ATH LA BIEN OU LA MAL GÉRÉE ?

 

De avril 2016 à aujourd'hui


La médiocratie nous incite de toute part à sommeiller dans la pensée, à considérer comme inévitable ce qui se révèle inacceptable et comme nécessaire ce qui est révoltant

Elle nous idiotifie

 

Alain Deneault

 

Le citoyen engagé et critique fait peur au pouvoir et irrite ses laudateurs ;  il dérange, voilà tout

Rage taxatoire athoise

« Les recettes fiscales représentent près de 50 % des revenus communaux. Pour vous taxer, l'imagination des communes peut être sans limite. Quant aux leviers classiques (IPP et précompte immobilier), il existe de forts contrastes entre communes. Où est-on le plus taxé en Wallonie picarde ?

A Ath (...)

L’échevin des Finances est clair :

la situation risque d’encore se compliquer à l’horizon 2018. »

 

Le Courrier de l'Escaut, 21 octobre 2017


Budgets 2017 d'Ath

Le budget ordinaire  a été réformé tandis que le budget extraordinaire a été rejeté par les autorités de tutelle

Février 2017

 

« Il va falloir revoir les investissements prévus (...)

 

« À plusieurs reprises par le passé, le ministre Paul Furlan (PS) a fait passer le feu au vert pour la Ville d’Ath, malgré des rapports (extrêmement) négatifs souvent remis par le Centre régional d’aide aux Communes (CRAC) (...)

 

« La tutelle reproche notamment à la Ville de ne pas avoir respecté la balise d’investissement, laquelle avait d’ailleurs déjà été dépassée au cours des exercices précédents. La tutelle régionale a également tiqué devant le non-respect de la trajectoire budgétaire, laquelle conduirait à un déficit à l’exercice propre dès 2018 et à un déficit à l’exercice global dès 2019 (...)

 

« Le CRAC regrette notamment une augmentation des dépenses de fonctionnement, les "engagements trop importants (+27ETP) prévus au plan d’embauche alors qu’un gel de celui-ci était prévu", une hausse des subsides "qui se chiffre à plus de 75.000€, ce qui n’est pas tenable pour la Ville", une surestimation des recettes du PI, l’évolution trop importante de la charge de dette. Ou encore (en gras), "le très large dépassement de la balise d’emprunts (+10.897.323€)" (...)

 

« L’année électorale 2018 risque bien d’être celle des vaches maigres, avec une tournée minérale en lieu et place du mousseux des inaugurations. »


Le grand retour du paternalisme charitable

Salauds de pauvres d’Ath !

Ou quand l'autorité communale pense pouvoir résoudre la question

de la grande pauvreté avec des bonnes volontés

Décembre 2016

 

Régler la problématique des Sans domicile fixe (SDF) à Ath avec des « bonnes volontés » seulement, mais pas de professionnels, tout en reprochant aux pauvres d'être pauvres. “ Au-delà, la Ville a aussi prévu de (re)loger ces personnes, à condition qu’elles le souhaitent, dans un immeuble à l’angle de la rue de Gand et de la rue des Frères Descamps. « Cinq personnes sans abri l’année dernière sont toujours dans cet immeuble » note Marc Duvivier. « Les tentatives d’intégration et de relance dans le circuit du travail ont été vouées à l’échec par manque de bonne volonté de ces personnes ; elles estiment qu’elles sont bien ainsi… ».” Sic. (1) L'annonce faite l'année dernière d'engager un travailleur social spécialisé n'a donc pas été réalisée mais l’autorité communale pense pouvoir régler la question avec des « bonnes volontés », malgré la « mauvaise volonté » des intéressés et l’amour qu’ils ont de leur servitude ...

 

Pitoyable !

 

Dans notre société, il y a du travail pour tous, tout le monde sait cela, mais les pauvres n'en veulent pas. Jugement simpliste, péremptoire et confondant, typiquement paternaliste bien-pensant qui dénote une méconnaissance, voire un mépris pour les victimes et les mécanismes de la grande misère dont elles sont l'objet. Sait-on seulement de quels maux physiques, mentaux et psychiques souffrent ceux qui vivent dans la rue, et des assuétudes dont ils sont souvent victimes ? Faute de mieux, on fait donc la « charité », tout en jugeant les pauvres et en leur reprochant d'être responsables de leur pauvreté. Et de manquer de « bonne volonté ».

 

Pathétique !

 

Nous n'avons rien contre les pauvres, mais il faut qu'ils soient de bons pauvres : discrets, méritants, présentant bien, irréprochables, propres sur eux et tout et tout. Pas ces autres salauds de pauvres que nous ne saurions voir et qui manquent de « bonne volonté ». Il est urgent d’inscrire dans la liste des discriminations prohibées la discrimination pour précarité sociale, ou encore pour vulnérabilité économique, et tout aussi impérieux de considérer le mépris social comme un poison pour la démocratie et qu'agir contre est un devoir pour chacun.

 

L’analyse correcte des causes de la grande pauvreté (2) et une mise en place d'une véritable politique communale pour la combattre, avec un personnel compétent, eut mieux convenu de la part d'une famille socialiste désormais unie à une famille libérale.

 

« Rendez justice au faible, à l'orphelin ; faites droit à l'indigent, au malheureux », est-il écrit au frontispice de la grande cheminée de l'Hôtel de ville d'Ath. 

 

Tous les hommes, les femmes et les enfants de la terre sont égaux en dignité et en droit. La misère est inacceptable, elle constitue une violation des Droits de l'Homme. Affirmons, exigeons que toute personne ait réellement accès à l'ensemble des droits fondamentaux.

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(1) Les sans-abri à Ath (Le Courrier de l’Escaut, 30 novembre 2016)

(2) Pauvreté (Site Internet, Walter De Kuyssche)


Quand, outrepassant les règles, le premier magistrat d'une ville s'assied sur l'administration publique et la critique

Discours bleu-marine du bourgmestre rouge-socialiste d'Ath

Octobre 2016

 

Admettant que les Services du Patrimoine auraient dû être consultés mais qu'ils ne l'ont pas été, entonnant une antienne pour dénoncer la lenteur de certains services administratifs, expliquant que ces services n’étaient pas forcément toujours en phase avec la réalité, le bourgmestre d’Ath, Marc Duvivier (PS), y est allé d’un refrain primaire dont il a secret, lors du conseil communal du 28 octobre 2016 : « Trop d’administration nuit à l’économie » !

 

Oubliant ainsi un peu vite que : « ENTRE LE FORT ET LE FAIBLE, ENTRE LE RICHE ET LE PAUVRE, ENTRE LE MAÎTRE ET LE SERVITEUR, C'EST LA LIBERTÉ QUI OPPRIME ET LA LOI QUI AFFRANCHIT. » (Henri Lacordaire, moine dominicain, député de la Constituante en 1848, siégeant à l’extrême gauche.) Et que toute tentative, si minime soit elle, de faire accréditer l'idée qu'il est des règles que l'on peut enfreindre est, de la part du premier magistrat d'une cité, tout simplement inacceptable. La fin, fut-elle honorable, ne justifiant jamais l'usage de moyens désavouables.

 

Les trahisons politiques et idéologiques sont toujours proportionnelles au poste que l'on occupe.

 

C'EST PARCE QUE TROP DE SOCIALISTES ADOPTENT DÉSORMAIS LES THÈSES, LES APPROCHES ET LES DISCOURS LIBÉRAUX QUE LE SOCIALISME S’ESSOUFFLE ET QUE LE NÉOLIBÉRALISME TRIOMPHE.

 

« Donc, considérer comme corrompu le principe démocratique. Témoin, dans les esprits, la transformation managériale du monde s'accomplit sous la nomenclature de la 'gouvernance'. Les institutions publiques se voient caricaturées comme le repère d'une coterie de privilégiés (fonctionnaires et titulaires) dont il faut se méfier (...) » (Alain Deneault, “La médiocratie”, Lux Editions, 2015, p. 198.)

 

Préférant se rallier à la pensée de droite, « La gauche n'a produit aucun nouveau cadre général de la pensée économique depuis 80 ans. Alors que la demande des consommateurs et la croissance économique sont les moteurs de la destruction de l'environnement (...) Il ne suffit pas de s'opposer à un système à bout de souffle, il faut aussi proposer une alternative cohérente. Et donc concevoir un nouveau système de pensée, adapté aux exigences d'aujourd'hui. » (The Guardian, 16 juin 2016.)

 

Tout est dit, mais tout reste à faire.

 

Notons encore que cette péripétie mineure mais néanmoins significative de l'état d'esprit libéral du maïeur socialiste, confirme également une chose déjà connue, à savoir que l’opinion du citoyen qui s'exprime contradictoirement à Ath est considérée comme une joyeuse illusion.

 

« Der Teufel steckt im Detail » (Friedrich Nietzsche). Le diable est dans les détails.

 

Ode à l’ultra-, à l’hyper-, et au néolibéralisme

 

L’arrogance, la vénalité et la trahison des élites


Tandis que le plan communal cyclable et piéton prend la poussière...

La Ville d'Ath n'a pas participé à la semaine de la mobilité

« Il est bien de prôner une "autre mobilité" en appelant les citoyens à enfourcher leur vélo. Mais encore faut-il créer les conditions pour que cet appel ne ressemble pas à de la moquerie. »

Septembre 2016

 

Outre le fait de ne pas avoir participé à la semaine de la mobilité, épinglons également que :

« Établi en collaboration avec la Ville et l’Institut de conseil et d’études en développement durable (ICEDD), le plan communal cyclable et piéton (PCCP) d’Ath existe depuis plus de deux ans. Enfin, il existe officieusement car il s’empoussière manifestement dans les tiroirs tant que le conseil communal ne l’adopte pas officiellement pour ensuite le mettre progressivement en pratique. »

(Le Courrier de l'Escaut)


La Ville d’Ath peut offrir un masque anti-pollution mais sera incapable de rembourser les frais de cancer

Avril 2016

(Photo Courrier de l’Escaut)

 

Mais où va-t-on ? Quand on voit les ouvriers communaux continuant à arroser copieusement et imperturbablement de polluants chimiques les rues d’Ath ? Avec un masque désormais, d’accord, mais persistant néanmoins à propager du poison dans toute la ville. Où va-t-on ? Droit vers le cimetière (en passant d’abord par la case cancer). Sans garantie, ni de remboursement des frais de santé, ni de remplacement de vie. Les vieilles approches de gauche et de droite (PS et MR - mais surtout de gauche, puisqu'à Ath ce sont les socialistes qui dominent), sans vision de long terme, démontrent ainsi, une fois de plus, leur incapacité à faire face aux crises économiques, sociales et écologiques.

 

En août 2013 déjà, un citoyen d'Ath, Laurent Delvaux, alertait la population athoise en ces termes : « Ath, comme tant d’autres, est une commune « Maya ». Elle se doit donc de réduire, voire abandonner, l’utilisation de pesticides. Mais il n’en est rien, au contraire, puisque cette année encore elle a (très) généreusement arrosé de pesticides (du glyphosate, la substance active du Roundup) des dizaines de kilomètres de bords de routes et cela en totale infraction avec la législation Wallonne… ».

 

Depuis lors, rien n'a changé d'un iota.

 

Que les Athois crèvent donc ! Puisque le pouvoir communal en décide ainsi.

 

« La médiocratie nous incite de toute part à sommeiller dans la pensée, à considérer comme inévitable ce qui se révèle inacceptable et comme nécessaire ce qui est révoltant. Elle nous idiotifie. » (Alain Deneault in « La Médiocratie », 2015)


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