TUNISIE


La Tunisie a réussi sa transition démocratique

Cet espoir doit continuer à vivre

 

« Les mouvements islamistes radicaux veulent détruire la Tunisie démocratique dans l’œuf. C'est la responsabilité des Tunisiens de les en empêcher, mais aussi celle des Européens. »

 

D'un point de vue touristique et donc économique,

boycotter la Tunisie c'est laisser gagner les barbares

« Le profil du salafiste : un homme qui redoute le savoir et la raison, déteste la fête et la liberté, craint le corps et les femmes.

En creux, apparaît l'image d'un dieu primitif, qui juge et punit, exclut et condamne. »

(Jean Fontaine, « Du côté des salafistes en Tunisie », 2016, Arabesques)


« En Tunisie, le problème c'est la corruption »

L'ancien président de la Tunisie Moncef Marzouki dénonce la corruption qui perdure en Tunisie

Janvier 2016


Pour sa contribution décisive à la construction d'une démocratie pluraliste en Tunisie dans le sillage de la Révolution du Jasmin de 2011

Le Prix Nobel de la paix 2015 est attribué au quartet du Dialogue national tunisien

Honte aux voyagistes et ministère des Affaires étrangères belges, ainsi qu'à certaines multinationales du tourisme, dont Thomas Cook, pour avoir boycotté la Tunisie. Ils sont indignes de leurs jobs et fonctions

Octobre 2015

Le comité Nobel norvégien a décidé de décerner le prix Nobel de la paix 2015 au « Quartet du dialogue national » en Tunisie pour sa contribution décisive à la construction d'une démocratie pluraliste en Tunisie à la suite de la révolution de Jasmin en 2011. Ce quartet a été formé au cours l'été 2013, alors que le processus de democratisation était en danger en raison de plusieurs assassinats politiques et de vastes troubles sociaux. Le Quartet a lancé un processus alternatif et pacifique à un moment où le pays était au bord de la guerre civile, et a ainsi contribué à établir en Tunisie un régime constitutionnel de gouvernement garantissant les droits fondamentaux pour toute la population, sans condition de sexe, de convictions politiques et de croyances religieuses.

 

Quatre grandes organisations de la société civile tunisienne composent ce Quartet : le syndicat UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail), l'organisation patronale UTICA (Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat), la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme (LTDH) et l'Ordre national des avocats de Tunisie. Ils ont représenté différents secteurs et valeurs de la société tunisienne au sein du processus : le monde du travail et le bien-être social, les principes de l'Etat de droit et les droits de l'homme. Sur cette base, le Quartet a joui d'une grande autorité morale dans son rôle de médiateur et d'instigateur oeuvrant en faveur d'un développement pacifique et démocratique en Tunisie. C'est pourquoi le prix Nobel de la paix de cette année est attribué au Quartet, et non pas aux quatre organisations individuellement.

 

Le printemps arabe a commencé en Tunisie en 2010-2011, mais s'est rapidement étendu à un grand nombre de pays en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Dans beaucoup de ces pays, la lutte pour la démocratie et les droits fondamentaux est paralysée ou a essuyé des revers. La Tunisie a cependant connu un développement démocratique basé sur une société civile dynamique revendiquant le respect des droits humains fondamentaux.


Un facteur essentiel ayant permis à la révolution tunisienne de déboucher sur les élections démocratiques de l'automne dernier, a été l'effort consenti par le Quartet pour appuyer le travail de l'assemblée constituante et pour ancrer le processus constitutionnel au sein de l'ensemble de la population. Le Quartet a ouvert la voie à un dialogue pacifique entre le peuple, les partis politiques et les autorités et a contribué à trouver des solutions consensuelles à différents défis au-delà des clivages politiques et religieux. Puisque le vaste dialogue mis en place par le Quartet a empêché la propagation de la violence en Tunisie, il peut être assimilé aux congrès de paix évoqués par Alfred Nobel dans son testament.

 

L'évolution qu'a connue la Tunisie après la chute du régime violent de Ben-Ali en janvier 2011 est unique et spectaculaire à plusieurs égards. Premièrement, elle montre que des mouvements islamistes et laïques peuvent travailler ensemble pour parvenir à des résultats significatifs dans l'intérêt du pays. L'exemple de la Tunisie souligne ainsi la valeur du dialogue et de la cohésion nationale dans une région marquée par les conflits. Deuxièmement, la transition en Tunisie montre que les institutions et les organisations de la société civile peuvent jouer un rôle décisif dans la démocratisation d'un pays, et qu'un tel processus, même dans des circonstances difficiles, peut déboucher sur des élections libres et une passation de pouvoir pacifique. Le mérite pour cet accomplissement et pour la sauvegarde des effets positifs de la révolution de Jasmin, revient en grande partie au Quartet.

 

La Tunisie est confrontée à d'importants défis politiques, financiers et sécuritaires. Le comité Nobel norvégien espère que ce prix contribuera à sauvegarder la démocratie en Tunisie et constituera une source d'inspiration pour tous ceux qui cherchent à promouvoir la paix et la démocratie au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et partout ailleurs dans le monde. Plus que tout autre chose, le prix se veut un encouragement au peuple tunisien qui, malgré des défis majeurs, a posé les fondements d'une fraternité nationale, qui servira d'exemple à suivre par d'autres pays.

 

Oslo, 10 octobre 2015


L'Etat et les tour-operators belges, ainsi que certaines multinationales du tourisme, mettent l'économie tunisienne en difficulté

De l'art de donner du grain à moudre aux barbares

Boycotter la Tunisie, c'est donner raison au terrorisme

Septembre 2015

Pour nous petite Belgique, par exemple, n'ayant finalement qu'assez peu de moyens, nous avons imaginé un beau truc, à notre portée, facile et pas cher : empêcher les compatriotes d'aller faire du tourisme en Tunisie. C'est efficace et ne nous coûte pas un franc.

 

Cela prive les Belges du droit de voyager comme bon leur semble (ce qui n'est le cas ni des Français, ni des Allemands), mais là n'est pas la question. L'essentiel étant de foutre aux petits Belges l'appréhension maladive d'encore oser aller en Tunisie.

 

Ainsi, facilement, contribuons-nous à mettre le tourisme tunisien en grande difficulté, et donc aussi l'économie tunisienne dans son ensemble. Cela créera quelques dizaines de milliers de chômeurs tunisiens supplémentaires.

 

C'est toujours ça. D'autant qu'ainsi nous sommes assurés d'obliger de nouveaux Tunisiens à émigrer... Chez nous. Pour manger le pain des Belges, n'est-ce pas, chers NVA et autres comiques racistes et xénophobes ?

A chacun selon ses petits moyens.

 

Vive nos autorités et tour-operators belges ! Clairvoyants, ils savent ce qu'ils font : ils prolongent un processus, initié par des barbares, de déstabilisation d'une économie encore fragile d'un pays convalescent qui a besoin de se fortifier après avoir réussi - pacifiquement - sa transition démocratique.

 

Le tourisme est l'un des secteurs importants de l'économie de la Tunisie et une source de devises pour le pays. Il a un effet d'entraînement sur d'autres secteurs économiques, tels le transport, les communications, l'artisanat, le commerce, le bâtiment, l'alimentation, etc. Il contribue à hauteur de 7 % au P.I.B., génère chaque année entre 18 et 20 % de recettes en devises, couvre 56 % du déficit commercial et emploie 400.000 personnes, dont de nombreux jeunes susceptibles de rallier l'Etat islamique pour toucher 500 dollars par mois ou de commencer à migrer pour des raisons économiques vers l'Europe.

 

Post. Qui dit que nous sommes des couards ? Il y a chaque année pas loin d'un millier de morts sur les routes belges et plusieurs dizaines de milliers de blessés. Mais cela ne nous fait pas peur. Les vaillants petits Belges continuent avec témérité, dans leur voiture, à braver tous les dangers.


Pétition citoyenne

Stop au boycott de la Tunisie, terre de paix

Amis de la Tunisie, amis de la liberté, prenez une minute pour lire, signer et partager

Août 2015

Monsieur le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders,

Mesdames et Messieurs les directeurs des tour-opérators belges,

 

Nous vous demandons de supprimer dans les plus brefs délais la décision que vous avez prise d'interdire toute navigation aérienne à destination de la Tunisie.

 

Suite à l'attentat survenu à Sousse, fin juin 2015, nous comprenons votre inquiétude concernant la sécurité des citoyens et votre désir de les protéger. Cependant, nous estimons que cette sanction est trop radicale. Informer la population face à la menace terroriste qui règne dans le monde entier est votre devoir. En revanche, interdire tout déplacement vers la Tunisie et ne pas laisser le choix au citoyen belge est une décision extrême. Le citoyen belge a le droit de décider si OUI ou NON il veut se rendre en Tunisie pour ses vacances ou pour tout voyage professionnel. La liberté de faire des choix est une valeur fondamentale de la démocratie. Rendez-la nous, s'il vous plaît.


Kairouan, épicentre de l'intégrisme

Pathétique et effrayant

Août 2015


Manque de vision stratégique de la classe politique tunisienne

La stratégie sécuritaire intérieure tunisienne est globalement dysfonctionnelle

Une étude alarmante de l'International Crisis Group

Juillet 2015

« La Tunisie réagit au jour le jour à des violences djihadistes qui se multiplient et dont l’ampleur s’aggrave, mais son appareil de sécurité intérieure est globalement dysfonctionnel. Les attentats de Tunis et de Sousse, en mars et juin 2015, et les attaques fréquentes contre la police, la garde nationale et l’armée depuis plus de deux ans, particulièrement dans les zones frontalières, démontrent la percée significative des groupes islamistes radicaux. Les autorités éprouvent des difficultés à faire face à cette menace et à développer une politique publique de sécurité. Si la situation est en grande partie liée aux problèmes internes des forces de sécurité intérieure (FSI), le contexte régional n’aide guère. Pour faire face à cette violence, mais aussi mieux gérer les contestations politiques et sociales, une réforme d’envergure des FSI est nécessaire.

 

« Le secteur de la sécurité intérieure – qui regroupe les agents de la sécurité nationale, de la police, de la garde nationale, de la protection civile et des services pénitentiaires – se fragmente et affirme son autonomie vis-à-vis du pouvoir exécutif et législatif au lieu de se professionnaliser et de renforcer son efficacité et son intégrité. (...)

 

« La présidence de la République, le gouvernement et les partenaires internationaux de la Tunisie gagneraient à comprendre que corriger de manière urgente les dysfonctionnements des FSI pour faire face aux défis sécuritaires, ne peut se limiter à l’amélioration de l’équipement des unités d’intervention ou au renforcement des capacités opérationnelles antiterroristes, même si ceci est nécessaire. Renforcer l’appareil de sécurité intérieure passe en priorité par la modification des statuts juridiques qui régissent le secteur, la mise en œuvre d’un ambitieux plan de gestion des ressources humaines ainsi que l’amélioration de la formation initiale et continue. (...)

 

« Cet ensemble de mesures représente une étape préliminaire essentielle pour repenser la réponse à la montée des violences sociales et politiques. Celles-ci constituent un enjeu national qui va au-delà de la mission des forces de l’ordre : nécessité à terme de concrétiser des projets de développement dans les régions frontalières, de rénover l’habitat dégradé dans les zones périurbaines, d’améliorer les conditions carcérales, et de promouvoir des alternatives à l’idéologie djihadiste, entre autres. Les FSI ne doivent pas se retrouver seules à combler le manque de vision stratégique de la classe politique. »


Tunisie, Turquie, Népal...

Ces touristes que rien n'effraie

Juillet 2015

Ne pas avoir peur, sinon ce sont les barbares qui gagnent ! Et les tour-operators belges feraient bien de s'interroger à ce sujet, eux qui sucent si joyeusement les pays et situations quand tout va bien, mais qui désertent dès qu'il y a un problème. Un peu de cran que diable !

 

De multiples capitales et villes occidentales ont connu des attentats (islamistes et autres) et le phénomène est loin d'être terminé. Cela ne nous empêche néanmoins pas, et c'est heureux, de continuer à visiter ces lieux. Le niveau de menace qui pèse actuellement sur nos policiers est de 2,5 sur une échelle de 4 et celle qui pèse sur le roi est de 3 mais cela n'empêche heureusement pas ces personnes de continuer à faire chaque jour leur boulot malgré les risques que cela représente pour elles. Nous faire vivre dans la peur et nous paralyser, voilà ce que vise le terrorisme islamiste.

 

D'un point de vue touristique et donc économique, abandonner la Tunisie c'est laisser gagner les barbares.

 

D'un point de vue géopolitique, « La Tunisie est la porte d'entrée du groupe État islamique en Afrique du Nord. Que ce pays flanche et ses deux voisins occidentaux, l'Algérie et le Maroc, n'en sortiront pas indemnes. L'Europe sera, elle aussi, secouée par ricochet (menaces djihadistes et arrivée de nouveaux réfugiés) ». (Le Point, 16 juillet 2015).

 

Rien n'est facile, rien n'est simple. Tout devient très dangereux : le tourisme ; la voiture qui tue plusieurs centaines de personnes chaque année sur les routes belges et y fait des dizaines de milliers de blessés ; la pollution qui fait des ravages ; le déclin de notre civilisation... Nous vivons un âge tragique, puissions nous ne pas le vivre sous la contrainte et la subordination.

 

La Tunisie a réussi sa transition démocratique. Cet espoir doit continuer à vivre.


La Tunisie va construire un mur contre le terrorisme

Juillet 2015

 

La Tunisie a décidé de construire un mur de 168 km à la frontière entre la Tunisie et la Libye pour lutter contre le terrorisme. Triple erreur !

 

1°) Que fait-ont des 280 kilomètres de frontière non-emmurés, qui deviendront à leur tour une passoire (un rien plus difficile à franchir par les terroristes et trafiquants d'armes) ? Et pour le passage par mer, que fait-on ? On construit un mur de sable dans la mer ?

 

2°) Historiquement, les murs entre les hommes n'ont jamais résolus les fonds des problèmes qui justifiaient leur construction.


3°) Pendant que l'on fait cela, on distrait son argent, son ardeur et son temps au détriment d'autres solutions qui seraient bien plus efficaces (mais aussi plus exigeantes !). Faut-il rappeler que les djihadistes qui tuent les touristes et les militaires sont Tunisiens et qu'ils sont déjà dans le pays ? « Le secteur de la sécurité intérieure – qui regroupe les agents de la sécurité nationale, de la police, de la garde nationale, de la protection civile et des services pénitentiaires – se fragmente et affirme son autonomie vis-à-vis du pouvoir exécutif et législatif au lieu de se professionnaliser et de renforcer son efficacité et son intégrité » (International Crisis Group, Juillet 2015). 

 

Ce nouveau mur de sable que sont occupés à construire les dirigeants de la Tunisie est l’exact reflet de la politique de sable qu’ils développent pour leur malheureux pays, premier pays pourvoyeur de djihadistes pour Daech.

 

La Tunisie a réussi sa transition démocratique. Cet espoir doit continuer à vivre.


Terrorisme

Si nous n'allons plus en Tunisie, les barbares auront gagné

De la même manière que, si durant la seconde guerre mondiale des résistants ne s'étaient pas levés, les nazis auraient gagné

Musée du Bardo, Tunis, mars 2015

Port El Kantaoui, Sousse, juin 2015

« La victoire est possible, mais à une condition : que les pays arabes reconnaissent le rôle central qui leur incombe. La longue et sanglante histoire de l'islamisme nous a appris que cette abjecte caricature de la foi ne pouvait pas être détruite par des forces extérieures. Elle doit être éradiquée par les régimes qui l'ont aidé à se développer et y ont trop souvent succombé (...) Pris dans une guerre vieille de plusieurs siècles entre les sunnites et les chiites. Seuls les musulmans pourront y mettre fin. » (The Times, 27 juin 2015).

 

Les 5.000 jeunes Tunisiens partis combattre pour l'Etat islamique ou en d'autres endroits de conflits, et qui sont ensuite rentrés paisiblement en Tunisie, sans quasi aucunement être inquiétés par la justice de leur pays, constituent une source d'insécurité et une bombe à retardement pour la Tunisie si cette dernière continue à ne pas sanctionner ces jeunes qui sont allés tuer (au nom d'Allah !) à l'extérieur des frontières de leur pays.


Oserais-je reprendre l'idée du journaliste à L'Orient-Le Jour de Beyrouth, dans son édition du 11 juillet 2015, Kazim Y. Lahoud, à propos de la star égyptienne internationale Omar Sharif, antithèse du choc des cultures, qui a si bien su marier l'Orient et l'Occident, « agnostique autoproclamé, c'est-à-dire immunisé contre ce cytomégalovirus qui n'en finit plus de décimer le Proche et le Moyen-Orient : la religion transformée en arme de destruction massive » ? Oui, j'ose.

 

La Tunisie est le premier pays pourvoyeur de djihadistes pour Daech et d'autres « guerres saintes » ; le pays qui a le plus de jeunes croyants partis transformer la religion en arme de destruction massive ! Il faut que cela cesse immédiatement ! La Tunisie est occupée à se tirer une balle dans le pied. « Dresser le constat des innombrables carences et dysfonctionnements de l’exécutif, de la police, de l’armée, des services de renseignements et même des hôteliers revient, hélas, à ressasser l’évidence. » (Jeune Afrique, 13 juillet 2015). Puissent les autorités tunisiennes se ressaisir au plus vite. Cela reste possible. La balle est dans leur camp.


D'un point de vue touristique et donc économique, abandonner la Tunisie, c'est laisser gagner les barbares.


D'un point de vue géopolitique, « il y a urgence à se soucier de ce petit pays du Maghreb de 11 millions d'habitants, à quelques heures de bateau de l'Italie. La Tunisie est, en effet, la porte d'entrée du groupe État islamique (EI) en Afrique du Nord. Que ce pays flanche et ses deux voisins occidentaux, l'Algérie et le Maroc, n'en sortiront pas indemnes. L'Europe sera, elle aussi, secouée par ricochet (menaces djihadistes et arrivée de nouveaux réfugiés) ». (Le Point, 16 juillet 2015).

 

La Tunisie a réussi sa transition démocratique. Cet espoir doit continuer à vivre.