A l'heure des éoliennes ouest-hennuyères

Il est minuit moins cinq !

L

’humanité est en marche vers… son suicide ! Les scientifiques s’accordent pour fixer l’échéance de non-retour à une dizaine d’années. Si chacun ne fait pas quelque chose et si l’opinion publique n’est pas prête à aider les responsables politiques à changer, on n’en sortira pas !


Voici donc le quatrième, cinquième, sixième ou ixième projet d’implantation d’éoliennes en Hainaut Occidental, celui « d’Elsa » cette fois, qui se voit interdit de permis. Neuf malheureuses petites éoliennes qui, dans la continuité de celle de Colruyt à Ghislenghien, auraient dû fonctionner sur Ghislenghien et Hellebecq.


L’année dernière, j’ai vu, de mes yeux vu, des forêts – des forêts ! – d’éoliennes en Californie (Etat gouverné par le Républicain conservateur Schwartzeneger) ! Des amis me disent qu’il y en a chez tous nos voisins aussi : Pays-Bas, Danemark, Luxembourg, Allemagne et même en France. Et que ce sera sans doute un jour aussi habituel qu'un pylône électrique ou téléphonique.


En attendant, le Hainaut Occidental (plus de 320.000 habitants) peut se prévaloir de n’avoir aujourd’hui toujours qu’une seule éolienne sur son territoire. Effarant !


Comme simple citoyen lambda que je suis, je suis inquiet, non sans raison, pour l’avenir de la Terre. Chaque fois qu’on essaie d’installer quelques infortunées éoliennes dans la région, on trouve toujours mille et une bonnes raisons pour reporter ou pour ne pas réaliser le projet. Or, cette fois-ci, l’Administration communale d’Ath (vous savez : les gens pour lesquels la majorité des Athois ont voté… si cela dit encore quelque chose à quelqu’un) avait clairement pris position en faveur de l’implantation de ces neuf éoliennes.

Effet Nimby (Not In My Back Yard – Pas dans mon arrière-cour) disent certains ; complexité de la législation wallonne, disent d’autres. Et que sais-je encore ?


Chez nous, dans une région toujours gouvernée par une gauche progressiste, on trouve perpétuellement de bonnes raisons pour ne rien faire. Cela en devient exaspérant et révoltant quand on sait – excusez-moi de me répéter – que la plupart des scientifiques donnent l’échéance de non-retour à une dizaine d’années.

Dans cette affaire, qui a tort, qui a raison, qui a bien fait, qui a mal fait, qui le veut, qui ne le veut pas ? Je ne sais. Je constate simplement que nous faisons du surplace. Alors que le gouffre est là !


Réaffirmant la détermination de la majorité des citoyens qui veulent un avenir vivable pour eux et pour les générations futures (dont les parcs à éoliennes sont une des multiples petites composantes indispensables), je tire de toutes mes forces la sonnette d’alarme sur les enjeux essentiels de l’humanité. (Le réchauffement climatique, la faim et la misère dans le monde en étant à mes yeux les deux principaux.)


Mais aussi sur la politique suivie par les responsables politiques pour rencontrer ces enjeux, sur la règlementation qu’ils élaborent à cet effet et sur la manière dont l’Administration applique ou fait appliquer cette règlementation.


Vous excuserez mon impatience, mais je crois qu’il est super temps.


En fait, il est minuit moins cinq.

Walter De Kuyssche

25 juin 2009

 

 

Post. A l’heure qu’il est, il n’existe qu’une éolienne (2 MW) en fonctionnement en Wallonie picarde, sur le site industriel de Waldico, Ghislenghien. Aucun chantier de construction d’éolienne n’est entamé pour l’heure sur le territoire. Cependant, plusieurs projets (100% privés, privés/public, privé/public/citoyen) sont à des stades d’avancement différents (étude préalable, permis obtenu, recours à l’étude auprès du ministre…).

A l’échelle de l’Agence intercommunale IDETA, deux projets ont été déposés et n’ont pas obtenu l’aval des fonctionnaires délégués et techniques de la Région Wallonne. Un recours a été introduit pour ces deux projets auprès du ministre wallon du Développement territorial. Il s’agit des projets :

- ELSA (L’éolien de Silly et Ath), qui comporterait 9 éoliennes de 2 à 3 MW en articulation avec la zone d’activité d’Ath-Ghislenghien et l’E429 (projet mené en partenariat 50-50 entre IDETA et WE Power, filiale verte du groupe Colruyt) ;

- Parc éolien de Leuze-Europe, qui comporterait 13 éoliennes de 2 à 3 MW en articulation avec la zone d’activité de Leuze-Europe, le contournement Est de Leuze et la RN7 (projet mené en partenariat entre Electrabel, le collectif citoyen CLEF, Coopérative leuzoise pour les énergies du futur, et IDETA).

Voir aussi : "L'âme du développement durable"

de Jean-Pierre Mertens


Les choses avancent enfin favorablement :


28 août 2009 : le ministre Philippe Henry accorde le permis unique pour le Parc éolien de LeuzeEurope (CLEF)

 

L’arrêté autorise l’implantation de 10 des 13 éoliennes de 2 à 3 MW projetées. A terme, le parc éolien s’articulera bien avec la zone d’activité économique de Leuze‐Europe, le contournement Est de Leuze‐en‐Hainaut et la route nationale 7, à hauteur du village de Chapelle‐à‐Oie. Infos complémentaires

 

29 octobre 2009, le ministre Philippe Henry accorde le permis unique pour le parc éolien ELSA (L'éolien de Silly et Ath)

 

A terme, ce parc éolien s’implantera dans la zone d’activité économique d’Ath-Ghislenghien et s’articulera avec le tracé de l’autoroute E429-A8, à hauteur des villages de Ghislenghien et Hellebecq. L’arrêté autorise l’implantation de 7 des 9 éoliennes de 2 à 3 MW projetées, en plus de celle existant déjà sur le site de Waldico. Infos complémentaires

 

28 avril 2010 : ELSA, vers l'annulation du permis ???

 

Infos complémentaires

 

31 mars 2010 : Le parc éolien TGV-TAB prend forme  

 

 

Le parc éolien étendu sur les communes de Tournai, Antoing et Brunehaut prend forme concrètement sur le terrain. Deux mois après l'obtention du feu vert du ministre Antoine pour l'implantation de sept éoliennes sur les territoires de Tournai (Ere et Saint-Maur), Antoing (Bruyelle) et Brunehaut (Jollain-Merlin), le chantier a débuté pour 7 éoliennes. Infos complémentaires


Et depuis lors, les choses se poursuivent, parfois difficilement mais enfin positivement. Le Hainaut Occidental prend désormais place parmi ceux qui recherchent activement les moyens de la mise en oeuvre d'énergie alternative. Il était temps.