Walter De Kuyssche

LE CONGO CANNNIBALISE

Chronique et réflexion sur un pays sans Etat de droit

Préface de Guy Spitaels - Postface de Christiane Vienne 

Academia-Bruylant, octobre 2006

 

Alliant la chronique de voyage et la réflexion, l’essai de Walter De Kuyssche, Le Congo cannibalisé, est un récit, parfois anecdotique, parfois analytique, d’évènements vécus, d’observations réalisées, d’impressions ressenties, de rencontres faites, d’interrogations formulées, d’avis exprimés sur une réalité assez ignorée du grand public : celle de la République Démocratique du Congo en général, et du Sud-Kivu et de Bukavu en particulier.

 

Le Congo de Léopold II s’est fait déchirer pour son caoutchouc, tandis que le Congo d’aujourd’hui est dévasté pour ses diamants, son or, et les autres minéraux dont regorge son sous-sol. Les conséquences pour la population congolaise sont les mêmes : des générations de souffrances, des générations de persécution. Depuis 1998, près de 4 millions de Congolais ont péri au cours des guerres civiles et des conflits à répétition. Une moyenne de 2 à 3.000 morts par jour ! Soit un « 11 septembre » tous les jours, pendant presque quatre ans ! Avant 1996, ils ont souffert sous la cruelle dictature mobutiste imposée par l’Occident. Avant cela, il y a eu la traite par les Arabes, suivie de la période coloniale. Aujourd’hui, les Nations Unies publient régulièrement des rapports sur l’exploitation abusive de ce pays. Et cependant, les possibilités de sortir le pays du marasme sont nombreuses : le Congo n'est pas un pays pauvre, c'est un pays piraté, par des sociétés véreuses, des pays voisins sans scrupule, des multinationales sans morale ni pudeur, des responsables publics et privés malhonnêtes !

 

Dès 1965, cinq ans après l'indépendance tant attendue, celle-ci va s'avérer progressivement cauchemardesque. « Les Congolais vont expérimenter une nouvelle race de colonisateurs, pires que les premiers : des colonisateurs noirs, des Congolais. Le colonisateur belge a exploité le pays pendant 80 ans, certes ; il a usé de la violence, de la répression et de l'arbitraire, il a méconnu les droits des Congolais. Mais en retour, il a donné du travail, il a assuré des soins médicaux, il a construit des écoles et des hôpitaux, il a ouvert des routes et mis en place des services de base et des infrastructures de développement. Par contre, le colonisateur noir, le Congolais, a détruit le pays, il n'a pas entretenu ce que le Belge a laissé ; il a détourné les ressources du pays, il n'a pas donné  du travail, il n'a pas payé les fonctionnaires, il n'a rien construit, il a tué et usé de l'arbitraire, il a bradé la souveraineté du Congo, il a appauvri son peuple et son pays. Il a compromis l'indépendance en la mettant à son service personnel et à celui des soutiens internes et externes. » (P. Bangenda).

 

Bukavu : une ville sinistrée de 800.000 habitants et une campagne abandonnée de quelques centaines de milliers d'autres. Bukavu : des foules marchant dans la boue des routes qui n'existent plus, des armées de mendiants et des grappes d'enfants abandonnés dans la rue, des estropiés se traînant à quatre pattes dans la poussière, des bataillons de loqueteux, des habitations dont on ne voudrait pas comme abris de jardin en Europe, des ribambelles de jeunes et de vieilles femmes pliées sous des jougs qu'elles ne savent pas ou plus porter. Bukavu : des gens qui travaillent pour un dollar par jour, des miséreux qui ne mangent qu'un repas par jour ou qu'un jour sur deux. Bukavu : le manque d'électricité, les taudis, la saleté, l'insécurité et la brutalité, des hôpitaux délabrés où des patients sont parfois à quatre par lit (2 mères et deux nouveau-nés), des gens qui ne savent même pas se payer ce bout de lit, des enfants malnutris et qui mourront dans les bras de leur mère ! Le Kivu, une région dévastée, un petit peuple pléthorique et souvent affamé, une armée, une police et des fonctionnaires qui quémandent et qui trichent, des escrocs et des bandits à la tête de ce malheureux pays.

 

Mais Guy Spitaels d’avertir en préface : « Est-ce à dire qu’il ne faut faire rien et qu’il faut désespérer de tout ? Il m’est difficile de l’admettre. Je sais donc gré à Walter De Kuyssche de ne pas s’incliner définitivement devant la mollesse du temps et de nous dire, comme il le fait ici, somme toute sa colère généreuse. »

 

Alors que les bouleversements géopolitiques, économiques, sociaux et culturels s'accélèrent, il est indispensable d'interroger l'intelligence humaine et de stimuler la réflexion et le débat sur les questions cruciales pour l'avenir. Et celle de l’Afrique - dont le Congo reste un des acteurs potentiels majeurs - est de celles-là.

 

Dans cet océan de catastrophes et de marasme, des « héros de l'impossible » continuent à croire en l’avenir du Congo. Mais le développement – le plus grand défi de notre temps ! – ne se donnera pas. Il faudra bien que les Congolais se l’arrachent.

L’auteur

Ancien chargé de cours d’économie politique à l’Institut Supérieur de Culture Ouvrière, secrétaire durant près de 20 ans du Mouvement Ouvrier Chrétien en Wallonie Picarde, responsable de l’éducation à la citoyenneté et rédacteur en chef du bulletin communal de sa ville, Walter De Kuyssche sillonne depuis longtemps les pays du Sud et de l’Est, à la recherche de ce qui fait que d’aucuns se trouvent dans la fange du sous-développement, et que d’autres en profitent !

 

 

« Et De Kuyssche de dénoncer, tel Bernanos en colère (…) On croirait lire la prose d’Aragon au retour d’URSS. »

Guy Spitaels, ministre d’Etat

 

« Aussi, est-ce une fierté pour moi que de m’associer à la révolte qu’exprime Walter De Kuyssche. »

Christiane Vienne, ministre Régionale Wallonne

 

« Un beau livre. »

 Philippe Simoulin, correspondant de presse

 

« Pétri d'émotion et de légitime indignation. »

Christian Cannuyer, professeur d’université à Lille

 

« Très bien écrit et vraiment conforme à la réalité. »

Sophie Wyseur, coopérante en Afrique Centrale

 

« Votre ouvrage est salutaire (…) et je salue votre démarche. »

Danielle Gallez, conseillère pédagogique à l’UCL

 

« Excellent ouvrage (…) J'ai dévoré le livre avec énormément de plaisir. Merci pour ce témoignage objectif, concret, fidèle, de terrain ; merci pour l'excellente plume et la volonté d'éclairer l'opinion sur notre situation, sur nos aspirations et sur nos espoirs. »

Patient Bagenda, leader de la société civile au Kivu

 


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