ENSEIGNEMENT ET EDUCATION


L'enseignement libre est moins cher et plus performant

Octobre 2015


Vive le pluralisme et la pluralité des réseaux d'enseignement ! Vive la saine émulation-coopération entre les uns et les autres ! Le pire étant souvent la centralisation, le monopole, l'étouffement des initiatives libres et créatrices - locales.


« Si l’on s’appuie sur les résultats des évaluations externes, le niveau moyen des élèves varie en fonction des réseaux. Et cela, même lorsqu’est prise en compte l’origine socio-économique de ces élèves.


« Dans le primaire, précise le rapport McKinsey, le réseau organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles (qui scolarise 8,5 % des élèves) obtiendrait des résultats moins bons que le réseau libre. De surcroît, le réseau libre ferait tout aussi bien que l’officiel subventionné (le réseau des communes et des provinces) avec des moyens pourtant moindres. 


« A partir de la troisième secondaire, au vu de la multiplicité des parcours possibles, la comparaison s’avère plus difficile. Si l’on regarde cependant les résultats de l’évaluation externe qui clôture les deux premières années, les données sont sensiblement identiques : le réseau libre se montre plus efficient que les autres réseaux. »


Déclaration de Philippe Meyrieu, pédagogue

Février 2014

 

« Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l'immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Cela entraîne un renversement radical : jadis, la famille « faisait des enfants », aujourd'hui, c'est l'enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l'enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de « mauvais parents »...

 

« Ce phénomène a été enrôlé par le libéralisme marchand : la société de consommation met, en effet, à notre disposition une infinité de gadgets que nous n'avons qu'à acheter pour satisfaire les caprices de notre progéniture.

 

« Cette conjonction entre un phénomène démographique et l'émergence du caprice mondialisé, dans une économie qui fait de la pulsion d'achat la matrice du comportement humain, ébranle les configurations traditionnelles du système scolaire.

 

« Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n'ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l'extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s'apparente à une cocotte-minute.

 

« Dans l'ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place. Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une « pédagogie de garçon de café », courant de l'un à l'autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.

 

« Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. Il s'épuise à faire baisser la tension pour obtenir l'attention. Dans le monde du zapping et de la communication « en temps réel », avec une surenchère permanente des effets qui sollicite la réaction pulsionnelle immédiate, il devient de plus en plus difficile de « faire l'école» . Beaucoup de collègues buttent au quotidien sur l'impossibilité de procéder à ce que Gabriel Madinier définissait comme l'expression même de l'intelligence, « l'inversion de la dispersion ».


Dès lors que certains parents n'élèvent plus leurs enfants dans le souci du collectif, mais en vue de leur épanouissement personnel, faut-il déplorer que la culture ne soit plus une valeur partagée ? »