IDENTITÉ OUEST-HENNUYÈRE


Sniff, le projet Réseau Express Grand Lille oublie Tournai

Août 2015

Le débat public autour du Réseau Express Grand Lille vient de se clôturer. Ce projet de RER autour de la métropole lilloise aurait pu être une aubaine pour la Wallonie picarde mais ne le sera pas, ou alors très partiellement. Tournai ne sera pas intégré dans ce réseau.

 

Oui. Sauf que les politiques Tournaisiens et Frasnois ne se rendent peut-être pas très bien compte de ce que historiquement, culturellement et géographiquement Lille-Roubaix-Tourcoing-Mouscron (et donc, un peu, dans le prolongement, Courtrai) constitue un vrai bassin "naturel" de vie. Il faut sans doute être né et avoir vécu à Mouscron pour le savoir. Savent-ils que le tout grand Lille est « la Flandre » de la France ? Que les gens du Nord adorent aller en Flandre belge et que les chansons paillardes du prestigieux carnaval de Dunkerque, par exemple, contiennent encore et toujours de très nombreux mots et expressions de l'ancien patois flamand de chez eux ?

 

Que l'on cesse, s'il vous plaît, de parler au nom de la Wallonie Picarde. Athois, je sais qu'une très importante partie des emplois des habitants d'Ath-Lessines-Enghien dépend de Bruxelles (et pas du tout ni du Tournaisis ni de l'Eurométropole). Et que demain, il en sera encore et toujours ainsi. Précisément, autant le dire, ce machin, ni politique, ni économique, ni rien, d'Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai, créé en 2008, ne nous concerne pas vraiment. Désolé, mais libérer de l'argent public pour pareil truc qui n'a ni queue, ni tête, ni destin, c'est non.


Quand Ath-Lessines-Enghien s'idenfiera

Février 2013


Tout début 1977, aux premiers jours de la fusion des communes, Raoul Chevalier et moi-même publiions un mémoire intitulé « Ath, une ville pour une région » (dont on trouve encore, ici ou là, sous la poussière d’archives, l’un ou l’autre exemplaire). A ce moment-là déjà, nous indiquions qu’Ath-Lessines-Enghien était une sous-région qui perdait aux échanges avec les autres sous-régions voisines, parce que dispersée vers les pôles extérieurs ; une sous-région où il fallait valoriser les pôles internes en général et Ath en particulier.

 

Tout récemment encore, fessais-je remarquer que la sous-région d’Ath-Collines-Lessines-Enghien est géographiquement, économiquement, culturellement, sociologiquement, bien lointaine de cette soi-disant « Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai » que quelques responsables politiques viennent de nouvellement nous inventer, qu’elle n’en fait objectivement pas partie, qu’elle n’y figure qu’en seconde zone et que, comme toute périphérie, elle n’y sert que de poids de manœuvre au bénéfice d’autres communes. En fait, à la victoire d’une seule autre commune : Tournai !

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Géants athois et Boeuf gras mouscronnois : même combat ?

Juillet 2012

 

Juillet 2012, le nouveau président de Tournai Expo lance l’idée « originale » d’organiser, avec tous les services-clubs de la région, un grand événement du type Bœuf gras. Pourquoi se priver de « chiper » l’idée (qui marche bien) des Mouscronnois ?

 

Juillet 2012 toujours, l’ex-fugace-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de Wallonie picarde donne sa démission, parce que, selon un de ses vice-présidents, « nous n’avions pas la même stratégie par rapport aux concessions à donner à Mouscron ». Concessions à donner à Mouscron. Tout est dit.

 

Quand, sur les panneaux touristiques autoroutiers de notre sous-région, Ath et Mouscron sont ignorées dans l’appellation « Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai », c’est que peut-être ces villes n’en font pas partie ? Ou que du moins n’y font pas le poids ?

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A quand la prochaine appellation pour la Wallonie picarde ouest-hennuyère ?

Au-delà de la pertinence qu'il y a ou non de débaptiser le « Hainaut Occidental » en « Wallonie Picarde », il y a la question de la manière, du droit du peuple à disposer de lui-même (et donc aussi de son nom) ; bref, il y a la question de la démocratie

Septembre 2008

 

Qu’un beau matin de septembre 2008, au crépuscule des vacances et à l’orée d’une année sociale nouvelle, une majorité des petits princes qui nous gouvernent localement se réunissent pour convenir officiellement et cérémonieusement que nous nous appellerons désormais Wallons picards laisse perplexe.

 

En ce temps-là, aux yeux de l’Histoire pas si lointaine, on (qui était ce « on » : des élus ? des technocrates ? des gens qui savaient ?) convint de dire à la face du monde que nous habitions en Hainaut Occidental (nos cousins de Mouscron-Comines restant pour un temps encore en Flandre Wallonne). Et l’appellation s’incrusta et laisse ma foi d’encore forts jolies traces.

 

Peu de temps plus tard, un nouveau cénacle politicopaque, qui lui aussi savait, décida, au grand dam des manants de la périphérie, que nous habiterions désormais en Tournaisis et que nous deviendrions ainsi des Tournaisisiens ou des Tournaisois (touchant hommage aux Athois et aux Mouscronnois)… A la vérité, nul n’a jamais vraiment été mis au courant de la manière dont il fallait depuis lors nous appeler. Peu importe, le terme laisse lui aussi quelques traces, humiliantes celles-là, pour ceux (toujours ces serfs de la périphérie) dont on nia par là l’identité.

 

Aujourd’hui, eurêka : pour notre plus grand bien, les dirigeants changent une nouvelle fois d’avis ! Sans demander, cela va de soi, l’avis du peuple ; qui n’en a de toute façon pas et dont on ne peut quand même pas, les rares fois qu’il en a, toujours tenir compte.

 

C’est bien là que le bât blesse : quand, avec les meilleures intentions du monde, on insuffle la pratique du doute philosophique sur la pertinence de la souveraineté populaire. Le peuple n’est pas capable de se choisir le nom qui lui forgera son identité ; seuls ceux qui savent le peuvent. Mais il pourra toujours, ce peuple, quand la chose sera faite et décidée, dire librement (et vainement) ce qu’il pense, via la gazette régionale par exemple.

 

Très belle illustration de ce que le politologue Guy Hermet développa lundi dernier à Ath quand il entretint un parterre de Wallons picards ouest-hennuyers de la fin de la démocratie. Pour exercer la bonne gouvernance, il faut désormais, en catimini, sans trop de transparence, entre gens sérieux qui savent (c’est-à-dire quelques élus et quelques autres non-politiques cooptés), mettre le citoyen devant le fait accompli, livrer le bébé tout fait mais que l’on a fait tout seul, sans le peuple. Il faut désormais gouverner comme on dirige un business : sans demander l’avis des travailleurs, des consommateurs, des concurrents et encore moins des citoyens. Bref, il faut être efficace, et certainement plus trop démocrate (comme si la démocratie n’était pas le meilleur moyen de l’efficacité…).

 

J’ai été outré et fâché quand, au début du présent millénaire, on a un jour, sans nous demander notre avis, mis mon Pays d’Ath en Tournaisis. Je le suis toujours quand, sans à nouveau nous consulter, on nous met aujourd’hui en Wallonie Picarde. Mais c’est vrai que nous ne sommes que des enfants, qui ne pensons qu’à jouer et à consommer, ne nous intéressons à rien et ne savons rien.

 

Faut-il vraiment encore s’en révolter ?

 

Walter De Kuyssche

Ancien "Flandrien wallon", ancien "Ouest-hennuyer", ancien "Tournaisisien" et futur ancien "Wallon picard"

23 septembre 2008


L'écartèlement de la région athoise n’autorise pas à l'appeler «Tournaisis»

Décembre 2001 

 

Le PDF ci-dessous, écrit fin 2001, alors que l’oligarchie venait de décréter souverainement que le Pays d’Ath se trouverait désormais en « Tournaisis » (sic), tente de décrire deux idées :

 

1. L'écartèlement économique dans lequel se débat la région athoise ;

2. La barbarie qu'il y a de vouloir l'appeler « Tournaisis ».

 

Il s'agit-là de deux choses fort différentes, mais qui sont reliées par un rapport de causalité : c'est parce que la région athoise ne sait pas suffisamment s'affirmer qu'elle est à la merci d'une négation identitaire.

 

En aucune manière vision négative ou passéiste de l'évolution socio-économique, les lignes qui suivent sont un plaidoyer pour des collaborations inter(sous)régionales respectueuses des identités des différents partenaires.

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L'écartèlement économique de la région athoise n'autorise pas à l'appeler « Tournaisis »
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