MIGRATIONS


Qui sauve une seule vie sauve le monde entier

Talmud

 

Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères,

sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots

Martin Luther-King

 

Nous en sommes aujourd'hui à 60 millions de réfugiés

et de déplacés de force dans le monde

(ce n'est rien à côté des réfugiés climatiques annoncés)


Voilà pourquoi l'Europe est indigne

Février 2016

 

Les experts pensent que la crise actuelle de ceux (de Syrie, d'Irak, d’Afghanistan ...) qui voudraient venir en Europe est d'environ 1 million de personnes. En Europe, nous sommes plus ou moins 500 millions d'individus. Cela ferait donc 2 réfugiés pour 1.000 Européens. Nous sommes tout à fait capables de les absorber.

 

Et puis, même si ces estimations devaient être inexactes, qui ne sait toujours pas aujourd'hui que nous entrons désormais, inéluctablement, dans la civilisation des "villes-mondes", des "pays-mondes", aux origines, couleurs, cultures et religions différenciées et diversifiées ?

 

Que cela plaise ou non, il en est ainsi. La mondialisation amène aussi cela.

 

Autant le savoir et s'y préparer positivement plutôt que de développer le paradigme stérile du déni, qui nous enverrait tous en enfer !


Selon les prévisions de l'ONU

Bientôt 250 millions de réfugiés climatiques dans le monde ?

Novembre 2015

 

« Inondations violentes, typhons meurtriers, assèchement de points d'eau, montée du niveau de la mer... Ces événements, dont la fréquence et l'ampleur sont renforcées par le changement climatique, contraignent déjà des millions de personnes à migrer.

 

« Des flots de réfugiés qui fuient leur pays, un mur à la frontière pour les arrêter, des négociations à n'en plus finir pour éviter l'escalade verbale voire pire... Le défi auquel fait face l'Europe actuellement, avec les centaines des milliers de migrants qui traversent la Méditerranée, est colossal. Mais pas isolé.  

 

« Outre les guerres, la misère ou des tensions ethniques ou religieuses, le dérèglement climatique pourrait déplacer "des millions" de personnes sur la planète (...) ». 


L'amnésie a recouvert certaines pages de notre passé récent

Des centaines de milliers de Belges, dont mes grands-parents, contraints à l'exil économique

De 1850 à 1950, 500.000 Flamands ont émigré en Wallonie

Septembre 2015

Le tableau « Les émigrants » dépeint l'exil des Belges fuyant la misère en 1894. © « Les émigrants » d'Eugène Laemans.
Le tableau « Les émigrants » dépeint l'exil des Belges fuyant la misère en 1894. © « Les émigrants » d'Eugène Laemans.

Grâce à l'arrivée d'immigrants Flamands (dont mes grands-parents maternels et paternels), le village qu'était au dix-neuvième siècle Mouscron est aujourd'hui une ville moyenne. En 1870, Roubaix la française était majoritairement belge avec 55 % de sa population. Pour fuir la faim, de nombreux Flamands trouvèrent du travail dans les filatures du Nord de la France (et par la suite également à Mouscron). Les patrons catholiques Français (avec de grandes statues du Sacré-Cœur, les bras accueillants largement grands ouverts dans les cours d'entrée des usines) les considéraient comme plus faciles à contrôler et donc à mater...

 

Les Français les détestaient. Mon Flamand de père que j'adorais, petit ouvrier textile du Nord de la France qu'il était, s'est de multiples fois fait traiter de « sale Flamind ». Mais, maigre consolation, à la suite des « sales Flaminds », les racistes Français trouvèrent de « sales bicots », des Algériens, qu'ils avaient choisis pour remplacer les « sales Flaminds » dans leurs usines textiles du Nord de la France.

 

Dix ans après son veuvage, mon père s'est remarié avec une Française. Et tout s'est parfaitement bien passé. Les gens qui s'aiment sont intouchables. La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe.

 

Les Belges arrivèrent en France à partir de 1840, soit comme journaliers ou saisonniers dans l'agriculture, soit de façon plus durable dans l'industrie textile et les mines de charbon. Ils traversèrent à pied la frontière et s'arrêtèrent surtout dans le département du Nord. Ils constituaient la première nationalité étrangère jusqu'à la fin du XIXe siècle, avec un demi-million d'individus dans les années 1880 pour une population belge totale de 6,5 millions.

 

Par ailleurs, à partir du milieu du XIXe siècle, des centaines de milliers de Flamands quittèrent leurs campagnes pour s’établir dans les centres industriels wallons alors très prospères. De cette migration naîtront de véritables quartiers "flamands" dans des villes comme Charleroi, La Louvière et Liège, mais aussi des listes électorales sur lesquelles s’inscriront ces migrants. La migration flamande vers les bassins industriels wallons durera jusqu'au début des années 1950. Aujourd'hui, dans l'annuaire téléphonique de Charleroi, un nom sur trois ou quatre est un nom flamand.

 

Notons encore que c'est par centaines de milliers que les Belges s'exilèrent en France durant les deux guerres mondiales du XXe siècle.

 

Aujourd'hui encore, chaque année, près de 40.000 Belges quittent la Belgique. C'est comme si des villes telles que Wavre ou Arlon se vidaient chaque année de leurs habitants.


Occident, réveille-toi !

Une image pour dire la réalité de la pire crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale

Septembre 2015

Aylan El Kurdi, 3 ans, mort noyé en essayant de rejoindre l'île de Kos pour fuir la Syrie, et retrouvé sur une plage de Bodrum en Turquie.

 

Il s'appelait Aylan El Kurdi, ses parents avait rêvé lui sauver la vie en fuyant... Repose en paix petit ange.

 

En respectueux et affectueux hommage à cet enfant innocent. J'ai aussi quatre petits-enfants et une immense douleur dans le cœur.

 

Pardonnez-moi, je dors…

 

Les vagues câlinant mon corps 

Fatigué d'avoir trop joué 

Sans gilet et sans bouée

Bercé par la mère Égée, je dors

 

Pardonnez moi pour tous ces torts 

Mon petit bateau à chaviré 

Sur vos plages s'est échoué

Gâchant vos paradisiaques décors

 

Je suis seul responsable de ce sort 

Par vos châteaux de sable attiré

Mais mes larmes les ont noyés 

Bien avant que je n'arrive à bon port

 

N'ayez ni amers regrets ni remords 

Nul ne pourra vous condamner 

Pour le doux sommeil d'un bébé

Quand votre propre cœur est mort.

 

(Taous Aït Amrouche)

 

La presse devait-elle publier la photo d’Aylan Kurdi, l’enfant syrien retrouvé mort sur une plage de Bodrum, en Turquie ?

Ah, tout à fait ! Il faut quand même qu’on leur montre en pleine face ce que ça représente, à tous les bien-pensants, tous les hypocrites, tous les salauds qui crachent sur les migrants ! Je suis contre le voyeurisme. Mais cette photo, ce n’est pas du voyeurisme, c’est montrer à quoi conduit notre incapacité à gérer la situation.

La Libre Belgique, interview de Louis Michel, 4 septembre 2015


L'Europe s'emmure

L'Europe forteresse n'est pas son destin

Septembre 2015

Des murs, des murs, toujours des murs. Entre les humains. Puisque l’inégalité est naturelle à l’humanité (Dieu > Hommes > Femmes > Esclaves, etc.) et que l’égalité n'est qu'une construction volontariste récente dans l’Histoire. Construction volontariste et avancée de civilisation (Liberté Egalité Fraternité), loin d'être intégrée par nombre de gouvernements, plus experts en construction de murs de séparation qu'en liens de rapprochement entre les Hommes, les peuples et les nations, les pauvres et les riches, les privilégiés et les démunis, ceux qui vivent confortablement en paix et ceux qui subissent la guerre ou la misère...

 

Des murs, toujours des murs. Malgré l'immense complexité de la question des migrations,si les excellences qui nous gouvernent ne savent bien faire que cela (construire des murs, et donc la peur, la rancœur et la haine entre les humains - consacrer les inégalités et nous maintenir dans la nature brute), alors qu'ils passent la main. L'Europe a un autre destin.

 

Je suis un libéral. C’est quand même difficile pour un libéral de ne pas considérer que tout être humain sur Terre a un droit inaliénable à aller où il veut. L’Europe forteresse, je n’y crois pas ! La liberté qui vit au cœur de chaque être humain est beaucoup trop forte. Elle ne se laissera jamais contraindre durablement par des frontières, quand bien même on tenterait de les protéger par tous les moyens.

La Libre Belgique, interview de Louis Michel, 4 septembre 2015


Peut-on s'ouvrir aux réfugiés ?

Eté 2015

Question troublante à laquelle il est très difficile de répondre. Parce qu'il n'y plus de politique ou plus exactement qu'il y a une impuissance du politique, qu'il soit national ou supranational. Ce qui me surprend, c'est que l'on s'étonne de voir ces migrants arriver. La Syrie ? Le début de la guerre date de 2011. La Somalie, c'est 1989. L'Érythrée ? Un Etat tout jeune qui a commencé par une dictature. Et ainsi de suite. Tout cela n'est pas nouveau. Ce qui m'étonne, c'est que les responsables politiques, ceux qui sont là pour avoir une vision, n'aient pas compris que des politiques migratoires devaient être mises en place pour accueillir l'urgence qui viendrait. Manque flagrant d'anticipation. Ce que l'on vit aujourd'hui n'est que la pointe avancée de ce que l'on vivra dans les années qui viennent. A-t-on déjà pensé aux migrants climatiques (eau) qui nous tomberont un jour massivement sur le dos ? Le nomadisme obligé est quelque chose qui va s'étendre sur toute la planète.

 

Les grands foyers de troubles et d'insécurité dans le monde se situent dans une large zone qui traverse l'Afrique et le Moyen-Orient, du Mali via le Congo et la Somalie, vers la Syrie et le Pakistan. Ces conflits sont avivés par les tensions ethniques et religieuses. Mais il y a un autre mécanisme : celui du sous-développement économique associé à une hausse de la population. Voilà un cocktail très explosif. C'est surtout l'état de certains pays africains qui doit inquiéter : des dizaines de millions de jeunes y grandissent sans aucune perspective d'avenir. L'Europe doit faire beaucoup plus pour aider ces pays. C'est une question d'intérêt personnel bien compris.

 

Or, de toute évidence les pays développés continuent le pillage systématique des richesses des pays en voie de (sous-)développement, au lieu d'organiser la coopération. Ils les pillent en se cachant derrière l'idéal de la démocratie (destruction de l'Irak, de la Libye, déstabilisation de la Syrie, soutien à certains conflits africains, etc.), le plus souvent pour de sordides intérêts financiers, énergétiques ou géopolitiques. Dans cette injuste conjoncture, les petits et les faibles émigrent en masse pour trouver refuge et conditions de vie décente. C'est logique, compréhensible et tout simplement normal. 


L’Occident, bras armé des dictatures du monde arabe

Août 2015

En défendant certains régimes alors qu’ils condamnent leurs voisins, en plaçant leurs intérêts commerciaux et militaires avant la défense des droits humains, la France et l’Europe participent à la répression violente de milliers de civils dans le monde arabe


Selon un rapport de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) il y a

60 millions de réfugiés et déplacés dans le monde

Juin 2015

C'est un record historique : avec les guerres, les conflits et les persécutions, le nombre des réfugiés, demandeurs d'asile et déplacés est quasiment équivalent à la population française.

 

Ces personnes déracinées sont toujours plus nombreuses : elles étaient 51,2 millions en 2013 et 59,5 millions fin 2014. Cette augmentation est la plus importante jamais enregistrée sur une année. Sur terre, un être humain sur 122 est un réfugié, déplacé ou demandeur d'asile.

 

« Nous sommes les témoins d'un glissement incontrôlé », déclare Antonio Guterres, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Il évoque un « théâtre de déplacements forcés sans précédent à travers le monde ».


Peut-on accueillir toute la misère du monde ?

Avril 2015

Nous sommes, et chaque jour davantage, devant un terrible dilemme. Evidemment que nous ne savons pas accueillir toute la misère du monde, mais nous devons en prendre fidèlement notre part (Michel Rocard, 1990), et Fatou Diome a mille fois raison de rappeler dans la vidéo ci-dessous qu'on sera riche ensemble ou qu'on va se noyer ensemble.

 

Ce qu'il faut ? Ce n'est certes pas accueillir toute l'Afrique, le Moyen Orient et le Maghreb en Europe (c'est tout simplement impossible) mais, dans le désormais village monde, contribuer à créer les conditions d'égalité dans le partage des richesses et de vie digne sur le globe entier. Et surtout cesser de voler, d'instrumentaliser, d'exploiter les pays pauvres ou de se complaire, par intérêts géopolitiques ou autres, des agissements des tyrans, assassins, dictateurs, terroristes et autres fous de Dieu - et de leur vendre des armes.

 

Les migrations humaines sont un phénomène universel, depuis la nuit des temps sous toutes les latitudes, et cela ne s'arrêtera jamais. Nous devons et pouvons désormais l'organiser correctement et dignement (sans laisser lamentablement des gens se noyer en mer).

 

Mais la majorité des migrants, si la richesse, la justice, la démocratie et la paix étaient mondialement équitablement réparties, n'émigrereaint pas. Tandis que l'Occident reste encore et toujours, par pur intérêt, un incroyable « fouteur de merde » .