Février 2016
Les experts pensent que la crise actuelle de ceux (de Syrie, d'Irak, d’Afghanistan ...) qui voudraient venir en Europe est d'environ 1 million de personnes. En Europe, nous sommes plus ou moins 500 millions d'individus. Cela ferait donc 2 réfugiés pour 1.000 Européens. Nous sommes tout à fait capables de les absorber.
Et puis, même si ces estimations devaient être inexactes, qui ne sait toujours pas aujourd'hui que nous entrons désormais, inéluctablement, dans la civilisation des "villes-mondes", des "pays-mondes", aux origines, couleurs, cultures et religions différenciées et diversifiées ?
Que cela plaise ou non, il en est ainsi. La mondialisation amène aussi cela.
Autant le savoir et s'y préparer positivement plutôt que de développer le paradigme stérile du déni, qui nous enverrait tous en enfer !
Novembre 2015
« Inondations violentes, typhons meurtriers, assèchement de points d'eau, montée du niveau de la mer... Ces événements, dont la fréquence et l'ampleur sont renforcées par le changement climatique, contraignent déjà des millions de personnes à migrer.
« Des flots de réfugiés qui fuient leur pays, un mur à la frontière pour les arrêter, des négociations à n'en plus finir pour éviter l'escalade verbale voire pire... Le défi auquel fait face l'Europe actuellement, avec les centaines des milliers de migrants qui traversent la Méditerranée, est colossal. Mais pas isolé.
« Outre les guerres, la misère ou des tensions ethniques ou religieuses, le dérèglement climatique pourrait déplacer "des millions" de personnes sur la planète (...) ».
Septembre 2015
Grâce à l'arrivée d'immigrants Flamands (dont mes grands-parents maternels et paternels), le village qu'était au dix-neuvième siècle Mouscron est aujourd'hui une ville moyenne. En 1870, Roubaix la française était majoritairement belge avec 55 % de sa population. Pour fuir la faim, de nombreux Flamands trouvèrent du travail dans les filatures du Nord de la France (et par la suite également à Mouscron). Les patrons catholiques Français (avec de grandes statues du Sacré-Cœur, les bras accueillants largement grands ouverts dans les cours d'entrée des usines) les considéraient comme plus faciles à contrôler et donc à mater...
Les Français les détestaient. Mon Flamand de père que j'adorais, petit ouvrier textile du Nord de la France qu'il était, s'est de multiples fois fait traiter de « sale Flamind ». Mais, maigre consolation, à la suite des « sales Flaminds », les racistes Français trouvèrent de « sales bicots », des Algériens, qu'ils avaient choisis pour remplacer les « sales Flaminds » dans leurs usines textiles du Nord de la France.
Dix ans après son veuvage, mon père s'est remarié avec une Française. Et tout s'est parfaitement bien passé. Les gens qui s'aiment sont intouchables. La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe.
Les Belges arrivèrent en France à partir de 1840, soit comme journaliers ou saisonniers dans l'agriculture, soit de façon plus durable dans l'industrie textile et les mines de charbon. Ils traversèrent à pied la frontière et s'arrêtèrent surtout dans le département du Nord. Ils constituaient la première nationalité étrangère jusqu'à la fin du XIXe siècle, avec un demi-million d'individus dans les années 1880 pour une population belge totale de 6,5 millions.
Par ailleurs, à partir du milieu du XIXe siècle, des centaines de milliers de Flamands quittèrent leurs campagnes pour s’établir dans les centres industriels wallons alors très prospères. De cette migration naîtront de véritables quartiers "flamands" dans des villes comme Charleroi, La Louvière et Liège, mais aussi des listes électorales sur lesquelles s’inscriront ces migrants. La migration flamande vers les bassins industriels wallons durera jusqu'au début des années 1950. Aujourd'hui, dans l'annuaire téléphonique de Charleroi, un nom sur trois ou quatre est un nom flamand.
Notons encore que c'est par centaines de milliers que les Belges s'exilèrent en France durant les deux guerres mondiales du XXe siècle.
Aujourd'hui encore, chaque année, près de 40.000 Belges quittent la Belgique. C'est comme si des villes telles que Wavre ou Arlon se vidaient chaque année de leurs habitants.
Septembre 2015
Aylan El Kurdi, 3 ans, mort noyé en essayant de rejoindre l'île de Kos pour fuir la Syrie, et retrouvé sur une plage de Bodrum en Turquie.
Il s'appelait Aylan El Kurdi, ses parents avait rêvé lui sauver la vie en fuyant... Repose en paix petit ange.
En respectueux et affectueux hommage à cet enfant innocent. J'ai aussi quatre petits-enfants et une immense douleur dans le cœur.
Pardonnez-moi, je dors…
Les vagues câlinant mon corps
Fatigué d'avoir trop joué
Sans gilet et sans bouée
Bercé par la mère Égée, je dors
Pardonnez moi pour tous ces torts
Mon petit bateau à chaviré
Sur vos plages s'est échoué
Gâchant vos paradisiaques décors
Je suis seul responsable de ce sort
Par vos châteaux de sable attiré
Mais mes larmes les ont noyés
Bien avant que je n'arrive à bon port
N'ayez ni amers regrets ni remords
Nul ne pourra vous condamner
Pour le doux sommeil d'un bébé
Quand votre propre cœur est mort.
(Taous Aït Amrouche)
La presse devait-elle publier la photo d’Aylan Kurdi, l’enfant syrien retrouvé mort sur une plage de Bodrum, en Turquie ?
Ah, tout à fait ! Il faut quand même qu’on leur montre en pleine face ce que ça représente, à tous les bien-pensants, tous les hypocrites, tous les salauds qui crachent sur les migrants ! Je suis contre le voyeurisme. Mais cette photo, ce n’est pas du voyeurisme, c’est montrer à quoi conduit notre incapacité à gérer la situation.
La Libre Belgique, interview de Louis Michel, 4 septembre 2015
Septembre 2015
Des murs, des murs, toujours des murs. Entre les humains. Puisque l’inégalité est naturelle à l’humanité (Dieu > Hommes > Femmes > Esclaves, etc.) et que l’égalité n'est qu'une construction volontariste récente dans l’Histoire. Construction volontariste et avancée de civilisation (Liberté Egalité Fraternité), loin d'être intégrée par nombre de gouvernements, plus experts en construction de murs de séparation qu'en liens de rapprochement entre les Hommes, les peuples et les nations, les pauvres et les riches, les privilégiés et les démunis, ceux qui vivent confortablement en paix et ceux qui subissent la guerre ou la misère...
Des murs, toujours des murs. Malgré l'immense complexité de la question des migrations,si les excellences qui nous gouvernent ne savent bien faire que cela (construire des murs, et donc la peur, la rancœur et la haine entre les humains - consacrer les inégalités et nous maintenir dans la nature brute), alors qu'ils passent la main. L'Europe a un autre destin.
Je suis un libéral. C’est quand même difficile pour un libéral de ne pas considérer que tout être humain sur Terre a un droit inaliénable à aller où il veut. L’Europe forteresse, je n’y crois pas ! La liberté qui vit au cœur de chaque être humain est beaucoup trop forte. Elle ne se laissera jamais contraindre durablement par des frontières, quand bien même on tenterait de les protéger par tous les moyens.
La Libre Belgique, interview de Louis Michel, 4 septembre 2015
Eté 2015
Août 2015
Juin 2015
C'est un record historique : avec les guerres, les conflits et les persécutions, le nombre des réfugiés, demandeurs d'asile et déplacés est quasiment équivalent à la population française.
Ces personnes déracinées sont toujours plus nombreuses : elles étaient 51,2 millions en 2013 et 59,5 millions fin 2014. Cette augmentation est la plus importante jamais enregistrée sur une année. Sur terre, un être humain sur 122 est un réfugié, déplacé ou demandeur d'asile.
« Nous sommes les témoins d'un glissement incontrôlé », déclare Antonio Guterres, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Il évoque un « théâtre de déplacements forcés sans précédent à travers le monde ».
Avril 2015
Nous sommes, et chaque jour davantage, devant un terrible dilemme. Evidemment que nous ne savons pas accueillir toute la misère du monde, mais nous devons en prendre fidèlement notre part (Michel Rocard, 1990), et Fatou Diome a mille fois raison de rappeler dans la vidéo ci-dessous qu'on sera riche ensemble ou qu'on va se noyer ensemble.
Ce qu'il faut ? Ce n'est certes pas accueillir toute l'Afrique, le Moyen Orient et le Maghreb en Europe (c'est tout simplement impossible) mais, dans le désormais village monde, contribuer à créer les conditions d'égalité dans le partage des richesses et de vie digne sur le globe entier. Et surtout cesser de voler, d'instrumentaliser, d'exploiter les pays pauvres ou de se complaire, par intérêts géopolitiques ou autres, des agissements des tyrans, assassins, dictateurs, terroristes et autres fous de Dieu - et de leur vendre des armes.
Les migrations humaines sont un phénomène universel, depuis la nuit des temps sous toutes les latitudes, et cela ne s'arrêtera jamais. Nous devons et pouvons désormais l'organiser correctement et dignement (sans laisser lamentablement des gens se noyer en mer).
Mais la majorité des migrants, si la richesse, la justice, la démocratie et la paix étaient mondialement équitablement réparties, n'émigrereaint pas. Tandis que l'Occident reste encore et toujours, par pur intérêt, un incroyable « fouteur de merde » .